Au-delà des contributeurs et de la communauté d’usagers, un troisième cercle d’interaction des communs numériques existe vis-à-vis du grand public. Ces interactions ont lieu non pas directement avec le service (sinon il s’agirait d’usagers), mais avec une marque, qui peut être constituée d’un nom, d’un logo, d’un nom de domaine, d’une charte graphique… Les marques représentent le capital réputationnel des communs numériques. Pour être compatibles avec ce statut, leur bénéfice doit donc être mis en partage et défendu sans réappropriation, comme les autres formes de capital.
La mise à disposition des éléments constitutifs de la marque est particulièrement importante dans le cas des communs contributifs, puisque l'orientation des contributions se fera en premier lieu par l'usage de ces éléments. Si un acteur a la mainmise sur eux, il pourra réorienter les contributions vers son propre service, potentiellement non opéré comme commun.
Dans le cas d'un service contributif, les éléments constitutifs de la marque sont protégés juridiquement et mis à libre disposition sous condition du respect d’une charte visant uniquement à protéger le capital réputationnel des communs et non un acteur en particulier.
Recommandation opérationnelle : fournir tous les éléments de marque sur un page web, les déposer à l’INPI1 et adapter la Politique de marque de Wikipédia pour définir les cas d’usage recommandés et ceux défendus. Les cas défendus sont justifiés par l’explicitation du danger qu’il ferait peser sur le capital réputationnel.
Footnotes
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Ce dépôt n’est pas nécessaire pour protéger d’un dépôt concurrent dans la mesure où le service est disponible publiquement et que l’antériorité sera donc facile à démontrer. Ce dépôt dissuade les acteurs mal intentionnés, facilite le transfert de la propriété intellectuelle à une autre structure, et valorise la structure déposante qui a plus de chances de considérer le service comme un capital à entretenir. ↩